Au XVIIIe s., la boucle de chaussure est l’une des boucles à système du costume masculin et féminin. « Pendant plus de 150 ans, écrit François Doré dans Les Boucles de Costume en France (Ed. Massin), de 1650 à 1830 environ, les boucles ont été étroitement prises en compte et associées aux choix vestimentaires. Paradoxalement ce sort commun du costume et de l’accessoire découle de ce que l’on pouvait à son gré, et selon son humeur, les circonstances et les exigences du dernier cri, dissocier les boucles du vêtement. »
De fait, on trouve parfois les boucles de chaussures réunies dans un même écrin avec une paire de boucles plus petites, dont la chape est en général en forme d’ancre : les boucles de culotte, dites aussi boucles de jarretières. Fixée sous le genou, au bas de la culotte, la boucle permet un ajustement plus précis de la culotte à la jambe. L’ardillon à double pointe se fiche dans le serrant de la culotte.
On trouve également, dans le costume masculin, des boucles de col. A l’origine militaire, notamment chez les grenadiers, le « tour de col » ou « stock » est une bande de cuir ou, le plus souvent, de tissus armaturé de crin de cheval ou de carton. Il règne vers 1750-1760 dans le costume civil. Il entoure le cou et s’ajuste à l’arrière par une boucle très spécifique, qui se reconnait par sa chape munie d’agrafes et son ardillon triple ou quadruple.
Les autres boucles principales sont les boucles de chapeau, essentiellement décoratives, placées à la base du tube du chapeau en tronc de cône, et les boucles de manchon. Les boucles de ceintures, inusitées dans le costume civil avant 1780, apparaissent dans le costume féminin à la fin du XVIIIe puis se généralisent au début du XIXe.